Catégorie : Blog Art-Thérapie

C’est un thème qui revient très souvent que cela soit parmi mes étudiantes à l’École le Jet d’Ancre, parmi mes clientes pratiquant le journal créatif ou sur moi-même de temps en temps (si si, ça arrive encore! 😉)

Déjà, si vous ressentez cela, c’est bon signe! C’est que vous êtes connectée à la créative en vous qui a besoin d’être nourrie mais n’arrive pas à retrouver le chemin vers son journal. (je vais parler au féminin, vu le grand nombre de femmes dans ma communauté. Chers hommes, je ne vous oublie pas et je pense à vous également bien-sûr 🌞).

Souvent, je constate que quand je ne suis pas inspirée, ça va avec un état de déconnexion avec moi-même, un manque de centrage, d’alignement et d’ancrage. Être inspirée et être connectée à moi-même sont une seule et même chose pour moi. Donc quand je ne me sens pas inspirée, je prends ça comme un signal qu’il est temps d’activer mes stratégies pour retrouver l’inspiration et ne pas me laisser embarquer dans une spirale d’éloignement de plus en plus grande avec moi-même.

Les causes de cette « non-inspiration » peuvent être multiples…

Les plus récurrentes que j’entends sont : « je n’ai pas le temps » et/ou « je n’ai pas d’énergie ». Personnellement, quand j’utilise ces raisons et que j’explore un peu plus en profondeur, je réalise que certes, des fois c’est vrai, la vie est ce qu’elle est avec ses évènements ou situations intenses. Mais la plupart du temps, je réalise que ces raisons ne sont pas les réelles causes de mon manque d’inspiration. Voici une liste qui me vient spontanément quand je gratte un peu. Cette liste n’est pas dans un ordre particulier.

Quelques-unes des causes que j’ai repérées chez moi

• Croyance que si je ne fais pas un processus introspectif/profond/percutant, je perds mon temps. J’adore aller dans mes profondeurs 😅! Mais comme il faut du temps et de l’énergie pour faire ce genre de processus, je ne vais pas dans mon journal car ça me fatigue d’avance rien que d’y penser 😅!
• Une attente d’un processus « wow » avec plein de prises de conscience, de surprises et de synchronicités. La croyance ici est que mon processus n’est valable que si j’en sors quelque chose d’intéressant. Et que si je fais quelque chose de plus léger, superficiel, ludique ou créatif, « ça ne sert à rien ». Que cela chez moi ou ce que j’observe chez les autres, ça demande une vraie déprogrammation en profondeur pour aller dans son journal en s’ouvrant à ce qui vient avec curiosité. Souvent, quand je suis dans ce lâcher-prise, des choses intéressantes se passent justement, mais ça arrive aussi que ça reste superficiel…et c’est ok 😅!

• Fuite inconsciente des émotions refoulées. C’est ce que je trouve très généralement derrière mes « bonnes raisons » pour ne pas aller dans mon journal. Souvent, je découvre que je fuis une agitation intérieure qui elle-même cache une ou plusieurs émotions inconfortables pas encore conscientisées. Ça m’arrive moins maintenant grâce à mes « trucs » que je vais vous partager plus bas dans cet article. Ceci dit, ça m’attrape quand même de temps en temps. Quel coquin cet inconscient!😅
• Trop d’envies!!! Ça m’arrivait plus avant, moins maintenant. On est dans une période où il y a tellement de possibles, de propositions et de l’abondance au niveau créatif…Des émotions désagréables comme de l’angoisse, de l’agitation, de l’insatisfaction, du découragement, de la pression…du coup, je ne faisais rien 😅!

Quelques causes que mes étudiantes m’ont partagé

• Peur de ce qui peut émerger dans le processus. Ça peut rejoindre un peu les émotions refoulées ci-dessus, sauf qu’ici c’est plus conscient. Alors, personnellement, je ne vis pas trop cela, mais ce sont des retours que j’ai eus de mes étudiantes.
• Trop de pression. Là aussi, c’est une cause partagée parfois par quelques étudiantes qui me parlent de cette pression de la perfectionniste en elles qui souhaite faire quelque de beau, d’esthétique et qui vient freiner l’envie de s’y mettre spontanément.
• Difficulté à trouver un espace intime dans son lieu de vie. Difficile de trouver de l’inspiration quand on ne se sent pas détendue, en sécurité, dans un espace calme.
• Matériel mal organisé et/ou pas d’espace où l’on se sent bien pour créer.

Alors je pense que je ne suis qu’au-dessus du dessus de l’ice-berg de toutes les causes qui viennent éteindre l’inspiration ! Si vous voulez creuser, je vous recommande le livre « Créer la vie qui vous ressemble » d’Anne-Marie Jobin qui décrit très bien les différents « ennemis et alliés de la créativité »

Trucs et astuces pour retrouver le chemin de l’inspiration

Ce qui me semble le plus important avant tout, c’est que cela soit simple et rapide de se mettre à créer quand l’élan est là. L’idée est de ne pas se sentir découragée avant même de commencer parce que son matériel est éparpillé ou qu’on a pas d’endroit pour se poser et créer. L’idéal bien-sûr est d’avoir un espace dédié à notre créative intérieure. Mais ce n’est pas toujours possible pour chacun. Dans ce cas, un petit panier avec votre essentiel que vous pouvez facilement sortir et après ranger quand l’élan est là.

Ci-dessous, vous trouverez mes stratégies ainsi que celles de étudiantes. Comme les listes ci-dessus, il n’y a pas d’ordre particulier.

• Faire du ludique, du créatif ou du léger en écoutant de la musique, un podcast, une vidéo pour s’y remettre « sans se prendre la tête ». C’est pas mal pour les personnes qui ont besoin d’alimenter le côté « créer…pour rien ».
• Faire une page sur l’état de non-inspiration. Une proposition parmi tant d’autres c’est de démarrer avec le déclencheur, « Je ne suis pas inspirée pour aller dans mon journal en ce moment parce que… » ou « Je me sens coupée de mon inspiration en ce moment parce que… » . C’est vraiment un de mes exercices phares pour retrouver la connexion à mon inspiration. Souvent, je constate que ça me permet de déceler ce qui se cache sous cet état de non-inspiration et d’en faire un processus de reconnexion derrière si besoin.
• Identifier ses processus créatifs ou exercices « best of » simples et efficaces pour les ressortir quand on sèche au niveau inspiration. Personnellement, ce qui marche pour moi en ce moment c’est une image (magazine, oracle etc. choisi ou pris au hasard) et la combiner à de l’écriture. Un autre c’est de partir sur une silhouette et faire un scan physique/emotionnnel et mental de l’instant en lignes/formes/couleurs et écriture. Un autre encore est de partir en gribouillis et chercher une forme dedans, partir en écriture autour de ça.
• Avoir un plus petit carnet, A5 ou A6. Que ça soit votre journal principal ou un carnet en parallèle, ça peut être moins impressionnant et plus facile de s’y remettre. Plus facile à transporter aussi dans son sac à main, dans son lit donc plus d’opportunités pour le sortir spontanément.

• Les petites cases. Pas mal quand on est dans une période où l’on est fatigué ou on n’a pas de temps. Sur une page, la diviser en petites cases et remplir une case en fin de chaque journée (ou quand vous voulez) avec simplement la couleur, le mot, le ressenti du jour.
• L’instant présent. Comme je le disais plus haut dans mes exercices « best-of », l’instant présent à travers mon corps est un de mes exercices fétiches pour revenir dans mon journal. Là aussi, il existe une quantité d’autres exercices sur ce thème. Les livres « Exercices créatifs zen » et « Mon cahier mieux-être » d’Anne-Marie Jobin en proposent beaucoup. L’instant présent nous oblige à nous reconnecter à nous-même.
• Pour les personnes qui manquent un peu d’intimité (maman avec jeunes enfants par exemple), de partager un temps de créativité avec les personnes de son entourage (dans la mesure du possible) peut aider à remettre de l’eau dans le moulin de son inspiration.
• Faire des temps de créativité avec d’autres créatives quand c’est possible. Parfois, je propose des temps de « créa-papote » avec des copines, c’est très chouette et reboostant. Ça permet de s’y remettre « l’air de rien »! 😅. En visio ou en présentiel, ça marche.
• S’inspirer d’autres créatifs et créatives. En regardant des vidéos, en lisant des livres, en participant à des ateliers et des stages en ligne ou en présentiel. C’est l’un des trucs qui marche le mieux pour moi, d’autres personnes inspirées me reboostent immédiatement.
• Feuilleter ses anciennes pages sans aucun objectif de faire une page. Je trouve que ça m’aide beaucoup de simplement ouvrir mon journal et me nourrir de mes anciennes pages, de les toucher, de les relire. Éventuellement continuer à enrichir mes anciennes pages si l’élan est là. Et refermer derrière. C’est un de mes trucs en haut de la liste pour me reconnecter.

• Identifier le meilleur moment de la journée ou de la semaine et d’essayer de créer un espace pour s’offrir ce temps de connexion avec soi. Est-ce le matin, l’après-midi, le soir ? Quels sont les moments les plus calmes à la maison? Quand est-ce que l’on pourrait s’autoriser à s’échapper pour aller créer? Ça peut être aidant pour certaines personnes de noter ce rendez-vous avec elles-mêmes dans leur agenda. Se passer en priorité au moins une fois par semaine, je dirai même au moins une fois par jour…
• Identifier son niveau d’enthousiasme! Je parle souvent de « l’enthousiasmomètre »! Ce qui va vous aider à retrouver l’inspiration c’est ce qui vous donne un minimum d’enthousiasme. Par exemple, si l’exercice des petites cases ne vous provoque aucun enthousiasme, c’est que ce n’est pas un exercice pour vous. Si par contre, un autre exercice vous amène un minimum de joie en y pensant, c’est que c’est sûrement plutôt celui-là qu’il faudra privilégier. Identifiez ce qui donne de la joie rien qu’en y pensant. Ça sera votre moteur.
• Créer une banque à images et à mots. Quand je ne suis pas inspirée, c’est un bon moment de feuilleter un magazine et de simplement créer une nouvelle banque à images/mots. Je trouve que non seulement ça vient renouveler mes déclancheurs mais qu’en plus ça vient nourrir la créative en arrière-plan pour plus tard.

Voilà les amies de la Créativité! J’espère que mon article vous a justement inspiré ! 💗